Le post partum est
une période délicate
Le post partum est représentative d’un changement inévitable mais souvent désavoué. Car si l’on se prépare pour la naissance comme si c’était une montagne à gravir, on passe en général complètement sous silence la chaîne de montagne que représente le post partum, soit les semaines - voire mois - qui suivent l’accouchement. Les jeunes parents sont ainsi largués dans une nouvelle vie sans être préparés aux difficultés qui peuvent se présenter à eux.
Aussi, le manque de suivi professionnel suite à la grossesse est un facteur non négligeable de cette période de vie si fragile. En effet, pendant la grossesse, les futurs parents sont généralement suivis par les professionnels de la santé : en effet, il y a le fameux rendez-vous mensuel chez le/la gynécologue et un accompagnement prénatal par une doula ou une sage-femme est également une possibilité. Les quelques jours qui suivent la naissance du bébé, sont encore souvent marqués par les allées et venues des professionnels de la périnatalité : le/la gynécologue, les sages-femmes, la doula éventuellement, etc. Cependant, une fois de retour dans le quotidien, les parents ont souvent l’impression de ne plus savoir vers qui se tourner en cas de questions ou de doutes. Et pourtant, c’est bien à ce moment qu’ils besoin d’aide et de conseils professionnels. Des doutes sur l’alimentation pointent leur nez, la fatigue se fait ressentir, le co-parent reprend son activité professionnelle et la vie reprend alors que tout a changé pour les nouveaux parents.
Bien plus encore que l’accouchement, le post partum présente donc le plus de difficulté pour la maman, le papa, le couple et la famille. Lors de nos événements dédiés à ce dernier, les professionnels sont unanimes : la préparation pratique et réelle du post partum peut énormément aider. Il s’agit en général de petites choses simples et pratiques qui facilitent la phase de post partum :
- Préparer les repas à l’avance et les congeler. Ou bien organiser une chaine de relais avec ses proches pour que tous les deux jours quelqu’un de différent amène un repas chaud à la famille
- Une discussion au sein du couple doit avoir lieu, pendant laquelle les deux parents définissent la « tribu », soit une ou deux personnes de confiance vers qui les deux parents pourront se retourner et appeler à toute heure en cas de besoin. Il est important de mettre au courant au préalable cette personne du rôle qu’elle aura - si elle l’accepte - durant le post partum.
- S’informer sur les changements du corps : les tranchées, les lochies, la débâcle urinaires, les déchirures, la montée de lait, la plénitude mammaire, la sécheresse vaginale pendant l’allaitement toutes ces choses dont on parle peu et que l’on passe volontiers sous silence par ce que taboues .
- Enfin, prendre soin du couple est une chose plus facilement dite que faite. Mais il est important de garder le contact dans le couple. Et de se sentir unis comme une équipe dans cette phase de changement.
- Discuter en amont du rôle du co-parent lors de l’arrivée de l’enfant : parler du congé du co-parent, faire une liste de tâches à se répartir pour éviter une charge mentale trop forte par exemple, répartitions du sac à langer, les courses, les soins du bébé, etc.
Enfin, quelques mots sur le co-parent : pendant la grossesse, réfléchissez à deux, au rôle du papa et à sa présence durant le post-partum. C’est moins connu, cependant les hommes aussi vivent des bouleversements importants (leurs hormones changent, leur cerveau change, 10% d’entre eux vivent une dépression périnatale). La discussion avant et pendant la phase de post partum dans le couple permet une déculpabilisation des deux parents et un soulagement. Il est également important pour la maman de faire confiance dès le début à son partenaire et de lui laisser de la place. Le papa se sentira utile, et aura alors plus de facilité à trouver sa place dans ce nouveau trio.
Des consultations chez une psychologue en périnatalité sont possibles et parfois remboursés par les assurances, pour une préparation prénatale ainsi que pour une aide ponctuelle en post natal. Il n’est en aucun cas nécessaire de se sentir en détresse ou de souffrir d’une pathologie i.e. dépression pour faire appel à ce genre de services qui peuvent être une aide en or pour les jeunes parents.
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